Category Archives: La cuisine

Grimod de la Reynière, Balthazar (1758-1837)

Extrait de la « Joyeuse encyclopédie anecdotique de la Gastronomie », Michel Ferracci-Porri & Maryline Paoli, Editions Normant

grimod de la reyniere,gourmet,croix camarguaise,logo« Extravagant pionnier, de la critique littéraire gastronomique. Fils d’un grand bourgeois et d’une aristocrate, rejeté par ses parents à cause d’une terrible infirmité, son éducation est abandonnée aux gens de maisons dans l’hôtel particulier familial situé à l’angle de la rue des Champs Élysées et de la Place Louis XIV (de nos jours place de la Concorde). Devenu adolescent, la famille se débarrasse du rejeton en le plaçant en pension. Dénué d’affection, objet de moqueries et de honte parentale, le jeune Balthazar nourrit un ressentiment grandissant pour ses géniteurs ainsi que pour le milieu privilégié des grands bourgeois.

D’une grande intelligence il n’aura aucun mal à obtenir son diplôme d’avocat et à s’inscrire au barreau.

On lui doit l’« Almanach des Gourmands » qui remporta un immense succès et qui lui valut ad vitam æternam l’inimitié de l’Illustre Carême qui pensait dur comme fer qu’écrire une seule ligne sur l’art de la cuisine était sa chasse gardée. Il faut dire que le fait que Grimaud soit l’ennemi d’enfance de Talleyrand, son diable boiteux de Maître, et que circonstance aggravante il soit le serviteur dévoué de l’archichancelier Cambacéres (celui-ci qui ayant traité Carême à deux reprises «moins bien qu’un sous-palefrenier»), n’était pas de nature à rendre Balthazar sympathique aux yeux du grand cuisinier.

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Contre la grippe, Léon Daudet avait une recette infaillible

Tout le monde parle en ce moment de la grippe. Surtout Roselyne. Et ça dure. Il faut revenir aux fondamentaux. Sans idolâtrer le célèbre Léon Daudet, il faut reconnaître qu’il avait une vision qui pourrait paraître décalée aujourd’hui…


0006653_aff_001_med.jpg« Manger sans tenir compte de la fièvre. Se coucher. Chaleur douce. Boule aux pieds. Lecture saine. Le matin au déjeuner : aïoli. Au diner : bouillabaisse légère. Vin : Châteauneuf-du-Pape. Un verre d’eau de Vichy à part. Second jour, au déjeuner : Bourride. Au diner : soupe à l’ail. Troisième jour, matin et soir, pot-au-feu, légumes à volonté. Abattis, Vin : Beaujolais ou Bourgueil ou Bordeaux sans eau. Le quatrième jour si vous n’êtes pas guéri, mangez à déjeuner hardiment une côtelette arrosé d’un petit Bordeaux rouge, et si vous êtes guéri mangez-en deux. Le soir, buvez votre bouteille de Champagne entière à la santé de Brillat-Savarin. Ne vous levez que le cinquième jour. Le lit, comme la table, est souverain contre la grippe… » (février 1926)

www.aioli.fr

Fumiko Kono, cuisinière d’origine japonaise

Fumiko Kono.jpgAoût 2009. Vu hier soir à la télé, sur Gourmet TV un reportage consacré à la cuisinière Fumiko Kono. Promenade avec elle sur la planète, mais surtout à Tokyo, Kyoto et Paris. Simple, sobre, subtile, raffinée, énergique, profonde… évidemment sa cuisine lui ressemble. Ce doit être fantastique de pouvoir l’inviter chez soi pour réaliser un repas exceptionnel. Voici sa brochure

Mars 2009, nous tournons pour la dinde française

jamy_david_gourmaud_hairion_2009_1.JPGLe Cidef (Comité Interprofessionnel de la Dinde Française) a confié aux Apprentis (la société que nous avons créée avec Jamy, Manuella Gourmaud et Karine) la réalisation de petits films sur les aliments, illustré par ce volatile étonnant qu’est la dinde. Deux jours de tournage à Paris début mars 2009 et bientôt sortie des films… avec une dinde en 3D créée avec Mathieu Rey ! A suivre…

 

 

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L’Anchoïade provençale

anchois.jpgOn découvre la recette suivante dans « La Cuisinière Provençale » de J.B. Reboul (Tacussel éditeur ) :

« Après avoir lavé 7 ou 8 anchois, faites-les tremper quelques minutes dans l’eau pour les dessaler ; séparer les filets en les débarrassant de leurs arêtes, déposez-les dans une assiette avec quelques cuillerées d’huile d’olive, une pincée de poivre, 2 ou 3 gousses d’ail coupées en petits dés. On peut aussi ajouter un filet de vinaigre.

Coupez le dessous d’un pain de ménage de l’épaisseur de 1 cm environ. (nous indiquons ce pain de préférence parce qu’il s’émiette moins facilement).

Divisez cette grande tartine en deux ou trois, faites-en même d’autres pareilles, si besoin est ; il en faut une pour chaque convive. Etendez dessus quelques petits filets d’anchois et posez chaque morceau sur une assiette.

Coupez d’autres morceaux de pain de forme carrée. Chaque personne, les trempant alternativement dans l’huile préparée et les reportant sur la tartine, écrase de ce fait les anchois sur le pain. Lorsque le tout est épuisé, anchois et sauce, on mange le pain qui a servi à écraser les anchois et on fait griller la tartine devant le feu ; il se dégage alors un parfum tout caractéristique, qui met en jubilation tout amateur de cuisine provençale et ferait les délices de maints gastronomes.« 

anchoiade.jpgVoilà une grande idée. Mais vous pouvez également réaliser une sauce qui accompagne à merveille des oeufs durs et des légumes crus (par ordre de préférence pour moi les endives, le céleri, le chou fleur, les artichauts, les carottes, les tomates, le fenouil). Cette sauce se sert froide ou tiède. Voici comment je la prépare…

Je cuis lentement mes gousses d’ail en chemise, dans un four. Il faut que les gousses soient cuites, molles, mais pas trop bien sûr. Elles doivent être bien blanches !

Dans une casserole, je verse mon huile d’olive (vierge extra bien sûr, et la meilleure possible… une huile de la Vallée des Baux de Provence, c’est plus que parfait) et je dépose mes filets d’anchois, mes gousses d’ail (la peau a été ôtée), du poivre et un filet de vinaigre. Et je chauffe tout doucement afin que mes filets d’anchois fondent tranquillement. Il suffit finalement de chauffer quelques minutes à feu doux.

On finit la sauce à la fourchette pour écraser les morceaux d’ail et les filets d’anchois pas assez fondus. Et c’est prêt ! Certains passent la sauce, personnellement je préfère le côté rustique d’une sauce grossière (à condition que les filets d’anchois aient été bien préparés).

Pour les ingrédients, voici des quantités approximatives…

• 1 litre d’huile d’olive vierge extra

• 3 têtes d’ail

• 400 g d’anchois

• Poivre et vinaigre

 

A noter que cette sauce se conserve longtemps au frais. On peut facilement la rallonger en ajoutant de l’ail et des anchois…

Une carte gastronomique de la France

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On en a rêvé. Quelqu’un l’a fait, il y a quelques décennies. Il y a quelques  absences, quelques doutes, mais globalement, c’est bon. Et ça fait du bien de voir des mots gourmands qui se couchent sur le terrain…

Source

Carte gastronomique de la France par A. Bourguignon, Ex-chef de cuisine, Directeur de l’Ecu de France, 6 rue de Strasbourg, Paris, Sous le patronage de Curnonsky, prince des Gastronomes. Cette carte a été reproduite dans L’Illustration N° 4570 du 4 octobre 1930 (source à vérifier, je n’ai jamais disposé du journal entier).

Romuald Royer, cuisinier de Générations.C au Lido, à Propriano, en Corse

Propriano, le 16 août 2007

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Je me nomme Romuald Royer. J’ai eu 20 ans en l’an 2000. Je suis né et j’ai grandi au sud de la Corse, à Propriano, dans un petit port de pêche au bord de la mer Méditerranée, adossé aux montagnes. Un pays très vivant qui pousse à la curiosité. Un pays à la fois dur et généreux. J’ai choisi d’y devenir cuisinier. Poissons et crustacés du Valinco, charcuteries, légumes, veau, fruits, fromages, miels, vins… ici, on est des enfants gâtés. Mon nez est comme un périscope flottant, mes mains sont toujours en mouvement, j’aime terriblement manger… je suis heureux d’apprendre goulûment le métier de cuisinier.

En cuisine tous les jours, au restaurant Le Lido, à Propriano, une entreprise familiale créée par les parents de mon beau-père mentor, Antoine Pittilloni, en 1932…

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Antoine Pittilloni est né cuisinier. Il a grandi sur un rocher, avec la mer de tous côtés, dans le golf du Valinco, entre une barque de pêcheurs, une marmite de soupe toujours fumante et un vivier à langoustes toujours rempli. Ses parents, créateurs du Lido en 1932, lui ont transmis généreusement le témoin, c’est-à-dire essentiellement l’amour du travail bien fait et le bonheur de partager. Si ce n’est l’expérience de la création du Clams, restaurant où il cuisinait “devant le client” à Ajaccio dès 1972, c’est au Lido qu’il régale avec malice des générations de convives.

Dans un décor magique, entre ciel et mer, dans l’infini du bleu, la carte s’est élargie à bien d’autres saveurs iodées et terriennes.

 

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www.le-lido.com

 

L’huile d’olive

Raymond Thuilier, dans son ouvrage « Les grandes heures de Baumanière », rapporte les paroles d’un dénommé Gustave Thibon, au cours d’un repas dominical : « Le monde se divise en deux, une frontière passe à côté de la Loire ; au sud de cette ligne sont de petits hommes bruns qui mangent la cuisine à l’huile et ce sont des Dieux ; au nord de cette ligne, ce sont les hommes blancs qui mangent de la cuisine au beurre et qui sont-ils ? Ce sont des esquimaux… ».