Extrait de la « Joyeuse encyclopédie anecdotique de la Gastronomie », Michel Ferracci-Porri & Maryline Paoli, Editions Normant
« Extravagant pionnier, de la critique littéraire gastronomique. Fils d’un grand bourgeois et d’une aristocrate, rejeté par ses parents à cause d’une terrible infirmité, son éducation est abandonnée aux gens de maisons dans l’hôtel particulier familial situé à l’angle de la rue des Champs Élysées et de la Place Louis XIV (de nos jours place de la Concorde). Devenu adolescent, la famille se débarrasse du rejeton en le plaçant en pension. Dénué d’affection, objet de moqueries et de honte parentale, le jeune Balthazar nourrit un ressentiment grandissant pour ses géniteurs ainsi que pour le milieu privilégié des grands bourgeois.
D’une grande intelligence il n’aura aucun mal à obtenir son diplôme d’avocat et à s’inscrire au barreau.
On lui doit l’« Almanach des Gourmands » qui remporta un immense succès et qui lui valut ad vitam æternam l’inimitié de l’Illustre Carême qui pensait dur comme fer qu’écrire une seule ligne sur l’art de la cuisine était sa chasse gardée. Il faut dire que le fait que Grimaud soit l’ennemi d’enfance de Talleyrand, son diable boiteux de Maître, et que circonstance aggravante il soit le serviteur dévoué de l’archichancelier Cambacéres (celui-ci qui ayant traité Carême à deux reprises «moins bien qu’un sous-palefrenier»), n’était pas de nature à rendre Balthazar sympathique aux yeux du grand cuisinier.