Je n’y ai pas goûté, mais je suis tombé en arrêt devant cette image, provenant d’un catalogue de vente aux enchères à Londres…
Romane, Antoine, Karine et David…
Grimod de la Reynière, Balthazar (1758-1837)
Extrait de la « Joyeuse encyclopédie anecdotique de la Gastronomie », Michel Ferracci-Porri & Maryline Paoli, Editions Normant
« Extravagant pionnier, de la critique littéraire gastronomique. Fils d’un grand bourgeois et d’une aristocrate, rejeté par ses parents à cause d’une terrible infirmité, son éducation est abandonnée aux gens de maisons dans l’hôtel particulier familial situé à l’angle de la rue des Champs Élysées et de la Place Louis XIV (de nos jours place de la Concorde). Devenu adolescent, la famille se débarrasse du rejeton en le plaçant en pension. Dénué d’affection, objet de moqueries et de honte parentale, le jeune Balthazar nourrit un ressentiment grandissant pour ses géniteurs ainsi que pour le milieu privilégié des grands bourgeois.
D’une grande intelligence il n’aura aucun mal à obtenir son diplôme d’avocat et à s’inscrire au barreau.
On lui doit l’« Almanach des Gourmands » qui remporta un immense succès et qui lui valut ad vitam æternam l’inimitié de l’Illustre Carême qui pensait dur comme fer qu’écrire une seule ligne sur l’art de la cuisine était sa chasse gardée. Il faut dire que le fait que Grimaud soit l’ennemi d’enfance de Talleyrand, son diable boiteux de Maître, et que circonstance aggravante il soit le serviteur dévoué de l’archichancelier Cambacéres (celui-ci qui ayant traité Carême à deux reprises «moins bien qu’un sous-palefrenier»), n’était pas de nature à rendre Balthazar sympathique aux yeux du grand cuisinier.
Le vin et l’amour, par Bernard Pivot de l’Académie du Vin de France
Le vendredi 27 janvier 2012, boulevard Saint-Germain à Paris, dans l’amphithéâtre de la Société Française de Géographie dont je suis membre, une fabuleuse journée sur le thème « Pourquoi aimer le vin ? ». Des intervenants de grande qualité et une belle émotion grâce à Bernard Pivot très en verve.
« La légende veut qu’un légionnaire de César, dont les troupes remontaient la vallée de la Saône, désertât pour les beaux yeux d’une paysanne. On baptisa le village Saint-Amour.
Le saint-amour est l’un des dix crus du Beaujolais. Aucun spécialiste du marketing n’aurait eu l’idée géniale d’associer le vin, la sainteté et l’amour. Le jour de la Saint-Valentin il se boit une quantité phénoménale de ce beaujolpif galant au nom magique. Les Suisses ont un vin de Neuchâtel – chardonnay, pinot noir ou chasselas – qui s’appelle tout simplement valentin. Les amoureux de la Confédération helvétique en consomment beaucoup le 14 février.
Anthologie agricole : La Terre. La Vigne, par Marius Audin
Un magnifique texte qui semble dater de 1943, écrit et édité par ce grand érudit de Marius Audin, originaire du Beaujolais…
Virgile pensait que le meilleur moment pour planter la vigne est l’époque « où la blanche cigogne, l’ennemie des couleuvres, revient aux beaux jours du printemps », si déjà le vigneron ne l’a fait « quand les coursiers rapides du soleil n’ont pas encore atteint l’hiver ».
Pour préparer le sol destiné à recevoir la vigne – on dit en beaujolais « blaincbayer », ou bien « défoncer », ou bien « miner » -, les anciens agronomes se servaient de 3 instruments : le bipalium (bêche), la pala (pelle) et le rutrum. D’autres outils sont venus plus tard les remplacer dans cet office : pic et grappin, associés maintenant à la pelle.
Le sol est prêt et devenu « plantier », on procédait au piquage, soit en « barbues » (plants enracinés), soit en chapons (boutures), et cette prime façon se faisait, soit au plantoir, simple pieu de bois armé de fer, soit à la fourchette, plantoir de fer creusé en gorge et terminé par deux pointes au moyen desquelles on plongeait le « plant » dans la molle couche de la terre.
Et la vigne était prête.
J’ai parlé jusqu’ici au passé, mais le rite est toujours le même.
En janvier l’on « semarde » : c’est enfouir l’engrais répandu depuis peu sur la terre. Un peu après on « ablave » : c’est déchausser le cep, pour que l’air le puisse mieux pénétrer et l’exciter à croître.
Et puis, sans trop s’immiscer maintenant dans son œuvre féconde, on laisse à la Nature le soin d’acheminer la jeune vigne vers le temps où elle doit apporter à l’homme le prix de ses peines ; c’est à « la troisième feuille », dit le vigneron dans son rustique langage, si dense de poésie : la troisième feuille, cela veut dire la troisième année.
La taille est faite dans les premiers mois de l’année : « taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars » dit dans sa sagesse l’homme de la terre, et c’est, en effet ce qu’enseignait le père de l’Agriculture latine, Columelle, quand il disait que « la meilleure époque pour tailler la vigne est le printemps, avant qu’elle ne bourgeonne ».
La taille se faisait jadis à la serpe, ce que nous appelons aujourd’hui la goyarde et que les Anciens nommaient « falcula ».
Alors, patient mais tremblant chaque jour un peu plus, le vigneron attend le jour béni de la récolte.
Tour à tour le bourgeon « débourre », et bientôt sort et luit au soleil la petite feuille annonciatrice du bouillonnement de la terre.
Quelques jours encore, et puis rôde dans tout le pays une subtile et suave odeur dont l’air est partout embaumé : la vigne est en fleur ! Heures plénières et fugitives qui durent, elles aussi, ce que durent les roses !
Encore un peu de temps, et vers la Saint-Jean d’été le raisin, érigé au sein de sa prison de feuilles comme de spadice d’un bel arum dans son calice immaculé, « fait le coquillon » : entraînée par son poids qui d’heure en heure augmente, sa pointe est tombée vers la terre, et maintenant, il va mûrir, mûrir tant qu’il pourra.
Mais les torrides chaleurs de juillet vont venir bientôt, et avec elles les grandes inquiétudes.
L’oreille tendue au moindre bruit, le vigneron veille ; il veille anxieux sur ce trésor qu’il ne peut plus protéger maintenant autrement qu’en priant pour lui. Résigné, il attend : c’est tout ce qu’il peut faire, si non « relever » sa vigne, dévotement, et la tenir bien propre, propre comme un beau jardin !
Et bientôt, maintenant, ce seront les vendanges, qu’il faudra commencer entre l’équinoxe d’automne et le coucher des Pléiades : c’est déjà plus que de l’espoir ; ce sera bientôt la récompense promise à sa foi dans la terre, ce sol qu’ont remué ses aïeux jusque dans ses entrailles secrètes, qu’ils ont fouillé de leurs bras puissants jamais lassés.
Vendanges ! bennes et tonneaux, cuves pleines et pressoirs rebondis, chamoures et beuverie :
« Bonum vinum laetificat cor hominis »
Et l’on se remet au travail, ce travail qui ne finit jamais.
« Le travail », maintenant, c’est quatre, six, huit jours plus tard, selon que le temps reste chaud, ou bien que les fraîcheurs, au contraire, sont venues, le travail, c’est le pressurage.
Je suis une brave poule de guerre…
De Long Wine discovery tools
« The husband and wife team of Deborah and Steve De Long combined their mutual enthusiam for both wine and design when they started work on the Wine Grape Varietal Table over 4 years ago. Originally visual people by trade – Deborah, a home fashion designer and Steve, an architect – the table helped them to make sense of the vast and often confusing world of wine grape varieties. Over the past four years they have conducted extensive research and tastings in compiling it… »
En savoir plus
Descente dans les gorges du Baracci, 16 septembre 2011
Le plaisir n’a pas de prix
Avons dégusté le 3 août 2011 avec l’ami Matthieu Cosse un Brane Cantenac 1976 (Margaux). Bouteille achetée le matin-même chez nos voisins de Millésimes SA. Un grand merci au passage à Michel Santé et son équipe pour leur professionnalisme. La bouteille offrait un niveau très légèrement bas. Très belle surprise pour environ 40 euros. Comme quoi. Bravo.